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Habemus Caritatem
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14 décembre 2011

Amour et responsabilité- Jean Paul II

J'ai lu ce livre de Jean Paul II, et je l'ai trouvé bien, et éclairant à propos de la doctrine de l'Eglise en ce qui concerne l'amour, le mariage,...

L’auteur pense que l’amour authentique, qui va dans le sens de la valeur de la personne, repose sur la norme personnaliste, c'est-à-dire que la valeur de la personne dépasse celle du plaisir. L’amour commence bien souvent par la tendance sexuelle, le besoin de se compléter, qui s’accompagne de la sensualité et de l’affectivité. Pour ne pas faire de l’être aimé, un objet de jouissance, il faut que la volonté prenne le dessus, qu’on arrive à compléter la concupiscence, par la bienveillance, pour former un amour sponsal, où l’on se donne à l’autre. Ainsi on peut rentrer dans l’amour réciproque, et non pas dans l’égoïsme, résultant souvent d’un subjectivisme, des sentiments ou des valeurs. Cet amour rend compréhensible la chasteté, et les méthodes de procréation, d’autant plus, qu’on rend par là justice au Créateur.

 

La personne et la tendance sexuelle


« L’homme est objectivement quelqu’un ». L’homme a une vie intérieure, et c’est par elle qui peut communiquer et interagir avec le monde extérieur, avec les objets. De plus, la personne a un caractère incommunicable et inaliénable, de par sa nature, qui le dote de la raison.

« Jouir, c’est user, autrement dit se servir d’un objet d’action comme un moyen pour atteindre le but auquel tend le sujet ». Cette signification est valable, et applicable qu’au monde inanimé, puisque vis-à-vis d’une personne, ce comportement enlève la liberté fondamentale de chaque individu.

L’homme naturellement cherche le bien, et l’amour, qui est le contraire même du terme « jouir », puisque les personnes concernées sont liées et sont sur un plan d’égalité.

« Jouir cela veut dire ressentir un plaisir, ce plaisir qui sous diverses formes, est lié à l’action et à son objet ». Toute personne est influencée dans ce qu’elle fait par ses émotions,  et ainsi fondé son amour uniquement sur des faits sensuels, et donc faire en sorte d’avoir le maximum de plaisirs, l’autre est donc un moyen, ce qui est contraire à sa dignité.

L’utilitarisme est caractéristique de l’homme de nos jours, en effet, c’est le fait de vouloir un maximum de plaisir, et de hausser ce sentiment plus haut que toutes les autres valeurs, de sorte qu’il est l’unique bien. Dans l’amour ce principe équivaut à la liaison de deux égoïsmes.

 

Le commandement de l’amour dicté  par Dieu, est opposé à l’utilitarisme, dans le sens où il défend la primauté de la personne sur le plaisir, c’est donc une norme personnaliste. Cet amour va impliquer un comportement juste envers autrui, on lui reconnait ce qu’il lui appartient de droit, comme son inaliénabilité.

L’instinct est un acte qui nous échappe, qu’on ne peut pas contrôler par la raison, l’impulsion elle, moins négative que l’instinct, est une tendance propre à la nature humaine de l’homme, il revient alors à l’homme de librement accepter ou non cette tendance.

Pour l’homme, il est de l’ordre du besoin de se compléter, c’est ce que veux l’impulsion, où les valeurs de l’autre ont une importance pour moi. Cette tendance sexuelle n’est pas que biologique, c'est-à-dire, déterminé par la physio-biologie, mais aussi existentielle, dans le sens où elle est à la base de la continuité de l’humanité.

Dieu n’a pas crée le monde une fois pour toute, il le crée continuellement, en nous créant, ainsi notre existence nous extérieure mais nous pouvons participer à la création de Dieu, en donnant naissance à un nouvel être.

Cette interprétation aussi appelée puritanisme, pense que Dieu se sert des humains comme des moyens pour pérenniser l’espèce humaine. Ceci est rejeté par l’Eglise, dans la mesure où Dieu nous a crée libres, libres de choisir la fin que nous souhaitions dans nos relations.

Selon Freud, l’impulsion sexuelle a pour but la libido, la jouissance. Ainsi, tous ces actes sont orientés en vue du plaisir, la limite de cette théorie selon l’auteur, est qu’il ne considère l’homme que comme sujet, décidant de ce qu’il semble bon pour lui, et non comme objet, prenant conscience du but objectif des rapports sexuels, grâce à la raison, la procréation. Le malthusianisme est le fait de subordonné l’homme à l’économie.

Les buts du mariage, basé sur la norme personnaliste, sont la procréation, l’aide mutuelle, et enfin le remède à la concupiscence, c'est-à-dire au désir naturel.

 La personne et l’amour

 

« L’amour est toujours un rapport mutuel de personnes, celui-ci étant fondé à son tour, sur leur attitude individuelle et commune à l’égard du bien. »

« Plaire signifie apparaître comme un bien, et plus que cela, comme le bien que l’on est. » Ainsi, on veut apparaître comme un bien aux yeux d’autrui, mais l’attirance fait que nos émotions déforment les réelles valeurs de l’individu.

La concupiscence est le fait de vouloir quelqu’un parce qu’on a besoin de son bien, car les humains sont limités, et ont donc besoin des autres. La bienveillance est le fait de vouloir le bien pour autrui. La concupiscence peut amener à la bienveillance, puisque le besoin du bien d’autrui amènera à désirer son bien.

L’amour est social, il existe entre les personnes, il doit donc être réciproque, ce qui est une synthèse de la bienveillance et de la concupiscence, il dépend de ce que chacun y met, individuellement, sur le bien sur lequel il est fondé qui déterminera de la stabilité de l’amour.

La sympathie est le fait d’éprouver avec, c’est une communion où le sentiment domine sur tout les autres aspects, ainsi elle n’est pas objectif. L’amitié, elle, engage la participation de la volonté, une union des moi. Il faut donc lier les deux ensemble. La camaraderie, elle, est le fait de faire des activités ensemble, de partager une même tache.

L’amour sponsal est un don de l’homme à la femme et réciproquement, il est plus que la bienveillance, on ne veut plus simplement le bien d’autrui, on atteint la perfection de notre être en se donnant. Le Christ le dit bien, on y gagne à donner notre vie : « qui aura trouvé sa vie la perdra, et qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera » (mt 10.39)

La perception est une réaction des sens liée aux propriétés des objets, l’émotion, est identique à la perception dans ce qu’elle est une réaction des sens, mais diffère, car elle est liée à la valeur de l’objet. La perception peut être faussée, c'est-à-dire que dans la mémoire, la fixation peut être différente du réel,  lorsque perception et émotion se joignent l’objet se grave plus en nous.

La sensualité est une réaction aux valeurs sexuelles du corps de l’autre. Le « sex-appeal » est celui qui par ses valeurs sexuelles peut provoquer la jouissance.

L’affectivité est le fait de réagir aux valeurs sexuelles de l’autre, rattachés à son ensemble, comme la féminité ou la masculinité, on s’émeut à l’égard du bien que représente ces valeurs, et qui peuvent nous faire du bien, dans ce qu’on est différent. L’amour affectif est nourri d’imagination de ce peut être l’autre, de ce qu’on veut qu’il soit, il est donc très subjectif, et peut à l’excès induire la déception envers l’autre.

L’amour est un drame, dans le sens de drao « il est essentiellement devenir et action. » La liberté et la vérité étant deux concepts fondamentaux dans la vie psychique d’un individu,  l’amour doit être intégré à l’intériorité du sujet, il ne peut donc être libre que dans la mesure où il s’appuie sur la vérité de ce qu’est la personne.

La morale de situation est le fait de préférer la vie à la morale, et donc dans chaque situation trouver une morale propre à ce contexte. Mais la conception de la liberté mise en avant est faussée, « c’est dans l’obligation que la liberté de volonté se manifeste avec plénitude » L’amour doit donc se baser sur la recherche du bien véritable, qui transcende la situation, le vécu.

La personne, contrairement à l’objet a un caractère parfait du fait de sa nature, et l’amour reconnaît les valeurs sexuelles par l’affectivité, et aussi la valeur de la personne en tant que telle grâce à l’intelligence. L’amour vertu est un engagement libre de la personne en fonction de la vérité sur le sujet

La réciprocité s’appuie sur l’amour sponsal, on accepte de se donner et en même temps de recevoir l’autre. L’amour vaut suivant la valeur de la personne qui se donne et non de l’intensité. On ne peut se donner que si on a conscience de ses valeurs.

Dans un couple, on est responsable de l’âme d’autrui, en ce qu’il nous l’a donné (amour sponsal), l’amour est donc une fusion de deux « Moi », on doit donc accepter l’autre en soi, et soi en l’autre. On est donc responsable de nous même pour l’autre, en ce qu’il est en nous

En aimant une personne, on limite notre liberté nécessairement en se donnant à l’autre, mais cette limitation n’est pas négative, dans le sens où grâce à notre volonté, nous la dirigeons vers le bien infini, qui est le bonheur.

« L’amour n’est jamais, mais il devient à chaque instant ». L’homme est donc condamné à créer l’amour et donc à l’enseigner à ses enfants.

 La personne et la chasteté

Le ressentiment est la faiblesse de la volonté devant la difficulté du bien. Ainsi, la chasteté a perdu sa valeur aux yeux de l’homme de nos jours, à cause de la difficulté de sa mise en pratique. La chasteté est le fait de rendre l’amour transparent

La concupiscence charnelle est liée à la sensualité, elle transforme le sujet en objet de jouissance, elle n’est pas amour à elle seule « « Sensualité fournit matière à l’amour, mais c’est la volonté qui le produit »

Il y a deux formes de subjectivisme qui peuvent conduire à l’égoïsme, le subjectivisme des sentiments, qui est le fait de donner plus d’importance à l’amour subjectif (sentiments, sens…) qu’à celui objectif (valeurs), et celui des valeurs, le fait de considérer les valeurs comme des moyens pour atteindre le plaisir. Tous deux ne respectent pas la norme personnaliste.

La concupiscence du corps est la conséquence du pêché originel, n’est pêché que ce qui découle de notre volonté. L’amour coupable est celui où il n’y a pas d’objectivité, où l’on croit simplement que la plénitude du plaisir est la somme de beaucoup de petits plaisirs.

La chasteté est subordonnée à la vertu cardinale de la tempérance, qui modère la concupiscence. Elle permet de passer du désir de jouir, à l’amour en toutes circonstances, elle n’est pas refus du corps, mais intégration du corps dans la personne.

La pudeur est le fait de vouloir cacher les valeurs sexuelles, afin de promouvoir les valeurs de la personne. L’homme a honte de ce qui se passe en lui, qu’il ne maîtrise pas par sa volonté, ce phénomène protège l’amour qui n’est pas de l’ordre de l’utilitaire.

L’amour de volonté, qui est plus que le sentiment d’amour, efface la honte du rapprochement des personnes, puisque celui-ci est justifié dans la mesure où la valeur du corps est intégrée à la valeur de la personne.

L’impudeur est le fait de considérer l’autre comme un objet de jouissance, ce qui ne respecte pas la dignité de la personne, et la norme personnaliste. Ainsi la pudeur des actes et du corps est nécessaire pour éviter l’amour faux et utilitaire.

La continence est un besoin naturel de l’homme de se maîtriser, en utilisant sa raison, et donc en étant objectif sur l’amour. Pour être continent, il faut nécessairement une modération de la sensualité, ainsi qu’un équilibre de la concupiscence, afin de redonner à l’homme tous les moyens par sa volonté d’atteindre l’amour vrai.

 La tendresse est « la tendance à faire siens les états d’âme d’un autre. ». Cette tendresse rapproche les hommes, pour ne pas tomber dans de l’utilitarisme, elle doit être accompagnée de responsabilité, et de continence, sans quoi l’amour n’est que subjectif.

 

Le mariage se contracte sur la Terre, et donc s’achève également sur terre. Le mariage est fondé sur le commandement d’amour, qui implique d’aimer la personne pour ce qu’elle est, donc l’aimer toujours malgré les changements, la chute de la sensualité.

Le mariage est institué selon la justice, le couple doit donc rendre des comptes à la société de leur union, d’autant plus qu’elle légitimera la naissance d’un enfant.

L’amour doit être accompagné de la volonté de devenir parent, et pour cela prendre en compte cet aspect durant toutes les relations sexuelles, le contraire induirait probablement l’état de jouissance.

Le mariage implique des relations sexuelles, mais afin de réguler les naissances, il est bon de mettre en place la continence périodique, celle-ci n’ayant pas pour but de détourner de la procréation, mais seulement de limiter les naissances, tout en restant prêt à accueillir la vie.

Dieu étant le créateur des hommes, ces derniers ont des devoirs envers Lui. Les hommes doivent donc être justes à son égard, en respectant l’ordre de la nature, ils peuvent alors être co-créateurs. De plus, Dieu aimant les hommes, pour être juste, les hommes doivent s’aimer entre eux, et respecter la personne dans sa dignité.

L’homme pour être juste envers Dieu, doit lui remettre tout ce qui lui revient de droit, c'est-à-dire son existence. Le don de soi n’est pas qu’issu de la justice mais aussi de l’amour, ce qui entraîne la virginité mystique et physique. Elle ne résulte pas que la suprématie de l’esprit sur le corps, mais a une fonction dans « la réalisation du Royaume des Cieux sur terre »

La vocation est un appel de Dieu pour nous amener vers la sainteté, mais l’homme reste libre de choisir, et s’il joint sa volonté dans l’action de Dieu, il pourra plus facilement être parfait.

L’enfantement est aussi à concevoir d’une manière spirituelle, puisqu’on donne naissance à une personne, ainsi on doit l’éduquer vers l’humanité, en transmettant notre personnalité, ce qui marque la maturité intérieure de la personne.

 

 

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Commentaires
C
Tous mes respects...!!!!<br /> <br /> j'ai commencé à la lire sans réussir à terminer... il faut s'accrocher!!!!! merci pour la synthèse!!!!<br /> <br /> Mais ce que j'ai lu du bouquin en question est vraiment bien! Ce qui m'impressionne c'est qu'un prêtre (et pas n'importe lequel puisque c'est le Pape!!!) ait des mots si justes pour parler du mariage, réalité qu'il ne vit pas charnellement...
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