Vivre son Carême : samedi 16 février
Evangile du Jour
Jésus remarqua un publicain (collecteur d'impôts) du nom de Lévi assis à son bureau de publicain. Il lui dit : « Suis-moi. »
Abandonnant tout, l'homme se leva et se mit à le suivre.
Lévi lui offrit un grand festin dans sa maison ; il y avait une grande foule de publicains et d'autres gens attablés avec eux.
Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs, pour qu'ils se convertissent. »
Méditation du Jour
La lecture de la vocation de Saint Matthieu est pour nous l’occasion de méditer le regard que Jésus porte sur ce publicain, dont la profession de collecteur d’impôts est largement méprisée. Le publicain est en effet réputé pécheur public en raison de sa manipulation d’un argent impur et de sa collaboration aux autorités étrangères.
Pourtant, c’est bien alors qu’il fait son travail que Jésus vient l’appeler. Il y a finalement quelque chose de très ordinaire dans cette rencontre : Matthieu est à son bureau, occupé à ce qu’il fait sans doute chaque jour et dans ce quotidien, Jésus vient le rejoindre pour lui adresser son appel.
La description de la scène par S. Luc nous frappe par sa sobriété. Tout se passe si vite : Matthieu ne fait valoir ni objection ni interrogation, il « se leva et se mit à le suivre ». Ce passage se concentre ainsi sur le moment décisif de la rencontre qui met en contact l’appel de Jésus et la réponse inconditionnelle du disciple. Le risque de la foi est ainsi montré dans ce qu’il a de plus profond, c’est à dire la réponse de la liberté de l’homme à l’appel du Christ, choisissant ainsi d’entrer avec confiance dans la « sequela Christi ».
On peut se demander cependant pourquoi Jésus a « remarqué » cet homme. Qu’avait-il de particulier ? Pourquoi celui-ci alors qu’en apparence il semble bien loin des références morales de l’époque ? A défaut de connaître les desseins de Jésus, nous pouvons au moins réaliser, qu’il l’a choisi gratuitement et l’a choisi avec tout ce qu’il est, y compris avec son passé de pécheur. Cette réalité s’exprime en ce que ce choix s’accompagne d’un appel à la conversion pour se mettre à la suite du Christ.
Nous comprenons maintenant mieux que comme Matthieu, Jésus nous appelle dans ce que nous faisons de plus ordinaire, et son appel est finalement très simple, il tient en deux mots « suis-moi » qui signifient pour nous entrer dans une attitude de conversion, de transformation de vie. Ce carême qui commence est donc le temps où nous pouvons décider d’accepter le regard que Jésus porte sur nous, ce regard qui nous appelle à le suivre à partir de là où nous sommes et non de là où nous voudrions être. Alors Jésus pourra prendre notre défense comme il a pris celle de Matthieu devant les pharisiens et les scribes qui récriminent.